Absente
Absente. J'ai été absente ...
Pendant près de quatre mois, je n'ai pas mis les pieds ici ... Je n'avais rien à dire, rien à raconter. Ou peut-être que si mais je n'en avais pas le courage ... ou l'envie. Aujourd'hui, le courage n'est pas revenu, l'envie pas vraiment non plus.
Et pourtant, il s'en est passé des choses.
Plein de choses qui font mal, qui tranpercent, qui empâchent d'avancer ... Des choses qui font couler les larmes la nuit en silence ...
Parmi ces choses, un rendez-vous au centre de l'hôpital de Tours où j'ai (nous avons ?) été accueilli avec mépris par une médecin particulièrement désagréable et irrespectueuse, à cause de mon poids et où les problèmes avérés de mon mari ont été rejeté pour me mettre toute la culpabilité de notre (nos ?) échec(s) sur le dos ... Et encore, je ne parle pas de la façon dont elle m'a dit (et c'est la première) que je n'ovulais pas, que c'était impossible et que je devrais même pas essayer de tomber enceinte ainsi car je suis un danger pour mon bébé ... "revenez dans un an, avec trente kilos de moins, je ne ferais rien pour vous avant cela"
Je suis sortie en pleurs ...
Parmi ces choses, il y a eu le rendez-vous du blian de FIV 1 et FIV 1bis, où le médecin était prêt à imprimer une ordonnance pour FIV 2 sans se donner la peine de nous écouter et donc de comprendre que nous n'étions pas là pour recommencer mais bien pour comprendre ... Pourquoi la stimulation est si difficile ? Pourquoi s'acharner pendant 24 jours de stimulation à dose de cheval pour un seul ovocyte ? Quelle qualité embryonnaire ? Des réponses vagues, sans intêrets, des non réponses en fait ... Sans parler du fait qu'à son tour, il a décidé, subitement, de remettre mon poids sur le tapis (était-ce parce que nous venions de l'interroger sur le fait qu'eux avait tenté FIV 1 alors que Tours ne l'aurait pas fait ?) et pour m'achever littéralement, d'évoquer l'unique solution qu'il voit : l'anneau gastrique.
Je suis sortie en pleurs ...
Ca c'était en septembre ... depuis septembre, nous n'avons pas reparlé de la PMA. Un sujet qu'on évite.
Ca me pèse, mais en même temps, qu'y a t'il à dire de plus ? J'essaierais de me remotiver en janvier, pour trouver un centre qui m'accueillera, et prendra en considération les efforts que j'ai déjà fait et ceux que je fais encore ...
Parce que depuis 2 ans maintenant, j'ai perdu 15kg. Et depuis septembre 7 de plus.
En fait, je suis lasse. Je sais que je commence seulement le parcours de la PMA. Que le chemin est encore long. Je le sais bien. Mais ce dont je suis lasse, c'est que je suis sans cesse obligée de me battre pour avoir accès à la PMA.
J'ai mis plus d'un an (au bout de 2 ans d'essai) à être prise au sérieux pour passer (et faire passer à mon mari) des examens complémentaires et enfin ne plus passer pour une jeune impatiente ... Combien de fois j'ai entendu "mais vous avez le temps, vous n'avez que 23 ou 24 ans" "ne soyez pas pressée, vous aurez bien le temps de vous inquiéter" "oh, vous êtes bien impatientes" "vous êtes toutes jeunes, on laisse encore passer un an et je suis sûre que d'ici là vous serez enceinte).
Et maintenant, je vais sans doute encore devoir attendre un an avant d'avoir à nouveau accès à la PMA. Et pendant ce temps là, le temps passe. Il courre même. La vie des autres avancent, la mienne reste dans le même état ...
Voilà, j'ai un peu vidé mon coeur. Ca ne va pas vraiment mieux, mais ça ne va pas moins bien. C'est déjà ça !
Alors je reviendrais très vite. Mais avant je voulais finir avec une bonne nouvelle :
Nous avons acheté une maison ! Et même si, par moment (souvent ?) je me demande bien à quoi ça sert ? à qui la transmettre ? que faire de toutes ces chambres vides ? et le jardin, verra t'il une balançoire ?, je suis heureuse, parce qu'à défaut de m'exprimer en tant que mère, je vais enfin pouvoir m'exprimer en tant qu'architecte ...
Merci de me lire, d'être là.
Je pense à vous toutes les filles.
Bonne journée !